Bustes de Marianne

Marianne, fille du pays

Cette jeune femme au drôle de chapeau, osant parfois d'audacieux décolletés et toisant les  administrés de France avec des airs de belle indifférente, a tourné la tête de bien des historiens.
Marianne, l'emblème de la République française, a longtemps laissé planer le doute autour de ses origines. Tenait-elle son nom du modèle ayant posé pour le premier buste ? Ou d'une société secrète républicaine de l'ouest du pays au XIXe siècle ? Il aura fallu attendre 1976 pour lever le voile sur les origines de la mystérieuse égérie.


Naissance de Marianne

Dans le village de Puylaurens, rue Foulimou, naquit et vécut Guillaume Lavabre, cordonnier troubadour, qui en octobre 1792 baptisa la toute jeune république du nom de "Marianne", prénom très répandu à l'époque dans ce pays occitan. Sa chanson La Garison de Marianna fait donc date et permet au village de revendiquer à juste titre l'appellation de "Berceau occitan de la Marianne républicaine".

Exposition Marianne à la Halle aux grains

En guise d'acte de naissance, les habitants de Puylaurens, dans le Tarn, ont en effet retrouvé le manuscrit d'une chanson révolutionnaire, "la Garisou de Marianno" (la Guérison de Marianne), écrite vraisemblablement en 1792, une dizaine de jours seulement après la fondation de la République. Il s'agit de la première occurrence du prénom Marianne en tant que symbole de la République. Non contents d'avoir retrouvé la ville natale et la date de naissance de la jeune femme, les historiens ont également identifié son père : un certain Guillaume Lavabre, habitant de Puylaurens et cordonnier-poète de son état. Ce chansonnier sans-culotte a certainement choisi le prénom Marianne en référence aux jeunes filles des campagnes, qui venaient à la ville comme bonnes et portaient souvent ce nom catholique, très répandu à l'époque.

Particulièrement honorés de voir cette personnalité associée à leur bourg, les Puylaurentais rendent désormais hommage à cette Marianne occitane : ils ont monté un musée, et organisent une exposition annuelle autour de la fête nationale et une fête à l'occasion des Journées du patrimoine .


Traduction de la chanson occitane par Mr Christian LAUX

"Marianne, trop attaquée d'une grosse maladie, était toujours maltraitée et mourait de misère. Le médecin, sans la guérir, la faisait souffrir : le nouveau Pouvoir exécutif vient de lui faire prendre un vomitif pour lui dégager le poumon : Marianne se trouve mieux.
Un grain de liste civile est un remède fatal qui dans le corps tient la bile, augmente toujours le mal; et les remèdes de Louis ne sont pas bons : on ne guérit jamais. Mais une once d'Égalité et deux drachmes de Libertés lui ont dégagé le poumon : Marianne, etc.
La saignée favorable qui eut lieu le dix août à Marianne, si aimable, a fait retrouver le goût : le mal maudit est vite partit quand on peut retrouver l'appétit : un peu d'huile de Servan, un peu de sirop de Roland, lui ont bien dégagé le poumon : Marianne, etc.
Dillon, Kellermann, Custine ont commencé de chasser la trop méchante vermine qui a failli l'étouffer; et l'intérieur des intestins sera bientôt débarrassé de vers si malins; l'élixir de Dumouriez, frotté à la plante des pieds, lui a bien dégagé le poumon : Marianne, etc.
Il faut une prise de Nice, deux pincées d'Émigrants, pour dissiper la malice de ce mal qui était si grand et soigneusement, à l'alambic, passer la soumission de Brunswick : le matin, au lever du lit, l'évaporation de Clairfayt lui a bien dégagé le poumon : Marianne, etc.
Montesquiou, bon patriote, de Marianne Médecin, veut avec de la graisse de marmotte, la guérir entièrement : Anselme, enfin, chasse le venin, au sang bas il fait prendre un autre train; alors, son corps épuré, du mauvais levain dégagé, Marianne, en pleine guérison, de la santé sera la fleur."

L'association Marianna a pour objectif de promouvoir Marianne et son village natal Puylaurens.

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